Wissam Mahmoud EID ou mourir d'avoir osé !

Il a payé de sa vie l'honnêteté de sa conduite... le fait d'avoir osé enquêter sur une vérité et d'avoir détenu des preuves qui devaient disparaître avec lui.

La clarté de ses propos et la détermination déclarée de sa volonté de combattre le mal ont fait de lui la cible d'une voiture piégée de 70 KG placée sur un des faubourgs de la belle ville de Beyrouth. Seulement pour qu'ils s'assurent de sa disparition...de son éternel silence...

Un haut fonctionnaire honnête de mon pays a été visé à mort par les tentacules du mal... et avec lui disparaissent son garde de corps et son compagnon de route à part les innocents qui sont morts et ceux qui souffriront longtemps dans leur coeur et leur corps.

Encore une fois, la main du mal a gagné et, croyez-le, aucune dénonciation aucun regret ne sont suffisants pour réparer, éviter le pire...

La vraie action n'y est pas... car on se précipite devant les caméras et face aux microphones pour exprimer sans le dire ou dire sans l'exprimer son amertume, son incapacité et son désarroi ... Certains pour camoufler leur joie de voir la main de la justice perdre dans l'efficacité et dans la précision ce que le monde entier espère d'atteindre ...

Wissam Mahmoud EID entretemps n'est plus ... la tristesse profonde et inconsolable des siens devait à elle seule suffire pour que ceci ne se répète pas , ne se répète plus ... Mais l'amertume des gens simples est inaudible aux oreille des intérêts et du mal...

Devrions nous déclarer avoir été vaincus ? bien sûr que NON ... Mais dans tout ce désarroi où est la vraie action pour vraiment défendre ceux qui continuent à oser?... et encourager d'autres à oser ?

Fayrouz ... Notre Ambassadrice auprès des ....

Ils en veulent à Fayrouz... Comme si on peut en vouloir au mythe... Comme si l'appréciation de ses chansons, la part du rêve qu'elles nous permettent, peuvent dépendre du parti pris politicien...

Au lieu d'en vouloir à FAYROUZ, remerciez-la de rester - au delà de tous les conflits - celle qui exprime ce que la Syrie a de mieux à dire...

N'oublions pas que Fayrouz est, après tout, d'origine syrienne (Son Papa est Wadih Haddad de Mardine/Syrie et sa maman est Lisa Boustany de Deir El Kamar/ Liban) ... En vraie libanaise, elle ne peut que considérer la Syrie avec la loyauté que doit tout citoyen à son pays d'origine... D'ailleurs, en digne héritière de deux civilisations millénaires, son bagage émotionnel lui confère cet attrait exceptionnel que suggèrent les beautés et richesses des deux pays.

N'oublions pas non plus - même si nous estimons la revendication de solidarité politique de la part des artistes comme très justifiée - que Fayrouz a peut-être une opinion politique contraire à celle de ceux qui revendiquent son abstention de se reproduire à Damas. Ceci nous intéresse d'ailleurs guère car la force de son expression artistique dépasse et contient tous les aspects de la politique et ses clivages éphémères ou permanents.

Entretemps, l'histoire retiendra que Damas a fêté Fayrouz et que tous ceux présents, lors de cet évènement artistique exceptionnel, avaient le Liban en permanence dans leurs pensées ...

Mansour Rahbani s'est exprimé, à ce sujet, avec dignité et fermeté pour défendre l'art au delà des vicissitudes politiques ... Il a raison ... surtout quand ceci vient de la part de celui qui, avec le feu Assi , ont façonné nos rêves par leurs paroles et leur musique...

Fayrouz et les frères Rahbani ont coloré notre histoire émotionnelle de toutes les couleurs ... ils ont agrandi la surface de notre pays et lui ont fabriqué des ailes et le Liban est devenu grâce à eux un espace de l'esprit inaliénable aux considérations politico-politiciennes...

Fayrouz, impassible face au débat actuel, est, et demeurera, notre Ambassadrice auprès des Etoiles... Pourquoi ne lui confions pas, ainsi qu'aux géants "Mansour et Elias Rahbani", une mission politique pour concilier l'inconciliable ou plutôt les inconciliables?

Ils peuvent ensemble réussir, dans la triste et inextricable complication politique que nous subissons, ce qu'ils ont réussi par la pureté et la noblesse de leur Art :
Redonner vigueur à ce Liban qui ressemble à une sublime chanson ...

"Bi2oulou Zghayyar Baladi"... Quelle Merveille !